
A Bela e a Fera
La Belle et la Bête
França, 1946
Dir.: Jean Cocteau
"Si l’œuvre est une adaptation du conte que Madame Leprince de Beaumont avait écrit en 1757, Cocteau en a fait une œuvre poétique inspirée du surréalisme. Enchantement pour l’esprit, cette œuvre est aussi un enchantement pour l’œil : chaque séquence du film est l’occasion d’une trouvaille visuelle admirable.Du corridor éclairé par des bras-torches jaillissant tour à tour du mur jusqu’au mystérieux temple de Diane, tout est fantasme poétique. Et c’est sans doute ce qui éloigne le film de toute mièvrerie... Cocteau tient d’autre part à composer avec le hasard et l’imprévu du tournage. Ainsi, s’il attache une grande attention à la disposition des scènes et au trucage, il en accorde en revanche très peu aux raccords : peu importe si la luminosité change entre deux prises ou si un objet n’est plus exactement à la même place, l’incongruité de l’éclairage contribuera au merveilleux et à l’effet de surnaturel recherchés. Pourquoi peut-on revoir La Belle et la Bête un nombre considérable de fois sans s’en lasser ? Peut-être parce que comme dans Jekyll et Hyde ou dans Le petit prince, on fait à tout âge son miel de l’histoire qui nous est contée. Emerveillé par l’histoire quand on est enfant, méditant sur cette histoire d’amour et sur la différence quand on est adolescent, on y voit plus tard un jeu sur l’humanité et l’animalité qui sont les deux pôles de tension qui charpentent le film. (...) Enfin, l’on retrouve comme dans Orphée le thème du miroir : au-delà du miroir de l’âme, celui offert par la Bête à sa captive joue aussi le rôle du passage entre les deux mondes, entre la maison du père mourant de la Belle et le château de la Bête. Là où la Belle n’est pas, on se meurt... Stendhal avait donc raison, la beauté est bien une promesse de bonheur." Critiques Ordinaires
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